Barbiesation de la société : la mort par marchandisation assurée

Publié le par Leevi

En regardant une affiche publicitaire qui marchandisait une énième "femme" pour vendre je ne sais plus quel produit, je me suis rendu-e compte d'une impression que j'avais depuis longtemps sans pouvoir l'exprimer. 

 

Les femmes de la pub sont bizarres, trouvais-je. Maintenant je sais pourquoi : parce-qu'elle sont aggérérement artificielles. Ca peut paraître évident. Les femmes sont rendues "belles" pour les besoins du marketing, tout le monde le sait. Tout le monde sait qu'elles sont mille fois retouchées, et qu'il est inutile de vouloir leur ressembler exactement.

Pourtant, ce que j'ai vu dans cette afiche, ce n'était pas une simple publicité qui procède à une nécessaire mise en scène de son produit. C'est une créature inhumaine, inexpressive, d'une perfection plate et immobile. Et ce qui est effrayant, c'est que nous vivons entouré-e-s de ces créatures. Dans toutes les pubs, comme dans un monde parallèle, elles font tout comme les "vraies" femmes : elles se parfument, s'achètent à manger, partent en vacances, font le ménage etc. Elles donnent l'impression d'être un modèle, un exemple de la femme normale qu'il serait souhaitable d'imiter.

Premièrement, la femme normale n'est pas toujours belle ni toujours heureuse, même quand elle a la grippe ou doit appeler son assurance suite à un accident de voiture, comme celle de la pub. Deuxièmement, il ne s'agit pas de femmes mais de véritables personnages de publicité, dont le but précis est de nous asséner  : "Fais comme nous!".  Consomme ce qe je consomme, et tu seras belle et  heureuse! Vouloir leur ressembler, c'est vouloir faire des envieu-x-ses, prêt-e-s à nous consommer en plus de vouloir consommer ce que nous consommons.

Ainsi, une horde menaçante de poupées barbie nous entoure, et nous pousse constamment à nous marchandiser en cherchant à leur ressembler. De voir une femme artificielle faire onduler ses longs cheveux de plastique dans la vague d'air envoyée par le ventilateur me donne tout sauf envie d'acheter son shampoing. La pub pue le faux, et ça me fait fuir.

 

Un petit point égalité hommes-femmes maintenant. Ce phénomène est évidemment valable pour les hommes aussi. Seulement, l'armée de ken est bien moins nombreuse que celle de barbie, ce qui m'a fait démarrer ma réflexion à partir du cas des femmes.

 

 

 

 

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D
<br /> Les termes de prendre et garder sa ^place ne te conviennent pas. Je dirais donc trouver ma place et tout de même la garder<br />
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L
<br />  <br /> <br /> <br /> Je n'attends absolument pas que l'on me serve les choses sur un plateau. Au contraire, je bats comme je peux pour me construire une vie qui me plaise,<br /> et pour permettre aux autres de faire de même. C'est pour ça que je milite, notamment contre les pratiques sexistes.<br /> <br /> <br /> Garder sa place? Si cela se fait au détriment des autres, je n'en vois pas l'intérêt. Imagine un peu la situation dans laquelle seraient les femmes<br /> aujourd'hui, si les hommes avaient "gardé leur place", leur indiscutable suprématie sociale... On serait restés très, très loin en arrière.<br /> <br /> <br /> Après, s'il s'agit simplement de faire des études, cela ne nuit pas aux autres en principe. D'autre part, je pense que le but des études n'est pas de<br /> garder sa place, mais de se donner les moyens de mener une vie qui nous intéresse.<br />
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D
<br /> pour moi, oui, la première choses est de prendre et garder sa place; Attends tu des autres ou des politiques qu'ils te la servent sur un plateau? Tu attendras longtemps. Pour moi, c'est pour ca<br /> que je fais des études.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> Pourquoi serait-on la pour garder sa place? N'est-on pas plutôt là pour essayer de construire une société plus juste? C'est en tout cas ma conception des choses.<br /> <br /> <br /> Pour moi, répartition des rôles signifie forcément inégalité. Attribuer un rôle à une personne selon son sexe, c'est en quelque sorte l'enfermer dans ce rôle, ne pas lui donner le droit, la<br /> légitimité de prétendre à un autre rôle. Le rôle traditionnel des hommes est de diriger les affaires publiques. Aujourd'hui, les femmes sont encore très peu représentées dans les postes à<br /> responsabilité. Le rôle traditionnel des femmes est de s'occuper des tâches ménagères. Aujourd'hui, elles assument encore plus de 80% des tâches ménagères. Et tu penses pouvoir dire que la<br /> répartition des rôles n'est pas une inégalité? <br /> <br /> <br /> Quand à la question de la procréation, elle est tout autre. Ce n'est pas la société patriarcale qui a décidé que les femmes porteraient l'enfant et pas les hommes. Personne ne peut le remettre en<br /> cause, même si cela peut être vécu comme une injustice. La répartition sexuée des rôles sociaux, elle, peut et doit à mon sens être remise en cause.<br />
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D
<br /> qunad je dis nous, c'est moi, c'est toi, c'est nous tous pris individuellement<br /> <br /> <br /> je suis évidemment contre les inégalités subies. Mais on est là tout de même pour garder sa place!<br /> <br /> <br /> je ne fais que constater: répartition des rôles ne veut pas dire inégalité. Sinon je crie au megascandale: je ne pourrai jamais accoucher d'un enfant!<br />
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