Etats policiers : menace sur nos "démocraties"

Publié le par Leevi

 

 

Hier, de nombreuses associations, partis et syndicats de gauche se sont réunis à Bordeaux pour une contre-manifestation face à la "Marche pour la vie" des anti-IVG d'Aquitaine. L'association "Oui à la vie" a réuni autour d'elle la communauté de chrétiens intégristes installés à l'église St-Eloi ainsi que leurs ami-e-s les sympathisant-e-s d'extrême droite.

 

Ces dernières semaines et aujourd'hui encore, les étudiant-e-s québecois-e-s ainsi que certain-e-s de leurs professeur-e-s manifestent dans les rues de Montréal, du Québec et du monde contre la hausse exhorbitante des frais d'inscription à l'université que leur a promis leur gouvernement.

 

 

 

Violences policières à Bordeaux. La police encercle les anarchistes, qui avaient donné un rendez-vous différent de celui de la manifestation unitaire, mais qui devait la rejoindre. Le droit de manifester leur est rendu impossible. Alors qu'ils et elles sont une cinquantaine seulement, la plupart des forces de police se concentre autour d'elles et eux. Celles-ci n'empêchent pas la partie du cortège principal déterminée à les soutenir de les rejoindre. Au contraire. La police ne va pas se priver de prendre 250 personnes de plus dans ses filets.


Les "forces de l'ordre" laissent les fascistes et machistes - qui attaquent la loi actuelle permettant l'avortement -gambader tranquillement, tandis qu'ils encerclent et emprisonnent les anti-fascistes et anti-sexistes, qui défendent la loi même de la République – même s'ils la trouvent insuffisante. Armés jusqu'au dents, les CRS - étrangement, ce sont tous des hommes -  font face à des manifestant-e-s qui ne font que scander des slogans, chanter des chansons et agiter des drapeaux. Tout en quémandant de l'eau aux bonnes âmes qui les soutiennent depuis leurs balcons. C'est qu'il faut tenir, pendant tout ce temps – presque deux heures.


Les CRS, qui ont amené là les manifestant-e-s en les pressant de leurs boucliers, se font un plaisir de leur faire bloquer le tramway. Une bonne raison de fustiger ensuiteleur 'incivilité, puisque de toutes façons ils et elles ont tous été tous rangés hâtivement dans la catégorie "anarchistes" ou "ultramarines" - qui sont les supporters anti-fascistes de l'équipe de foot de Bordeaux – . Alors que beaucoup appartiennent à des organisations diverses, classées loin de l'extrême gauche.


Une personne s'évanouit, bousculée violemment par les gendarmes. Les pompiers mettent un bon quart d'heure à arriver. Une autre s'est pris un coup de matraque sur l'épaule. Les manifestant-e-s sont poussé-e-s comme du bétail, de temps à autre, pour les faire avancer. Apparemment sans logique aucune. Se mettre à courir par peur se faire piétiner par les hommes armés qui les oppressent, c'est  risquer que ces derniers y voient une volonté de révolte violente et se mettent à charger.


Le manque de respect dont font preuve certains CRS est particulièrement déplorable. En plus de considérer les manifestant-e-s comme de méprisables terroristes qu'il faut enfermer et empêcher de manifester, ils ne se privent pas de faire aux femmes des remarques machistes. Dans une manifestation anti-sexiste, qui plus est.

 

Ainsi, les manifestant-e-s sont sans cesse provoqués. S'ils commettent l'erreur de se laisser aller quelque peu à la colère ou à la panique, c'est eux et elles qui prennent. Sous forme de coup de matraque et / ou de garde-à-vue, généralement.


Les médias, quand à eux, tiennent trop souvent pour seule valable la version des policiers. "L’un de ces manifestants a été placé en garde-à-vue après avoir frappé sur le casque d’un CRS, en train de dégager le passage pour les pompiers, suite au malaise d’une jeune fille." peut-on lire dans Sud-Ouest. Or jamais les manifestant-e-s n'ont empêché les pompiers de passer. Ils les ont applaudis, au contraire. Le manifestant arrêté avait collé un autocollant sur la visière d'un CRS bien après le passage des pompiers, et la jeune fille s'est trouvée mal après avoir été violemment bousculée par la police. Si "Deux incidents sont à déplorer, selon la police", c'est donc bien parce-qu'il fallait que des incidents soit provoqués. Parce-qu'il fallait  pouvoir justifier un "encadrement" policier liberticide et démesuré.

 

Violences policières au Québec. D'après la police, les blessé-e-s parmi les manifestant-e-s ne sont qu'une suite malencontreuse de la répression de certains malfrats, qui auraient pris pour habitude de brûler des voitures de police, laissées à chaque fois, "par mégarde", sur le chemin de la manifestation


D'après les manifestant-e-s, si une étudiante s'inquiète de savoir si elle va perdre un oeil à cause d'une des nombreuses "grenades à bruit" lancées au niveau de la tête par les "forces anti-émeutes" , c'est parce-que le gouvernement à décidé qu'il fallait sérieusement réprimer. La grève devenant trop importante et trop dangereuse pour un Québec qui se rigorise et se libéralise, il devenait nécessaire de charger des policiers déguisés en manifestants masqués d'aller eux-mêmes brûler leurs propres voitures. Il suffit ensuite de fimler les altercations entre policiers déguisés, policiers en uniforme et véritables manifestants pour prouver au pays que l'État policier œuvre pour la sécurité des gens.

 



Malheureusement, il serait facile de continuer comme ça longtemps. Dans tous nos "pays développés", l'État policier, les gouvernements menacent le droit de manifester, menacent la liberté d'expression, menacent l'intégrité physique et morale des manifestant-e-s, auxquel-le-s ils osent donner le titre honorifique de "citoyen-ne-s". Ceci avec la collaboration des médias, le plus souvent .


Il paraît donc urgent de faire le procès de ces pratiques policières généralisées. De revendiquer et de défendre nos droits, qui, encore aujourd'hui, ne sont pas acquis. Même dans ce que nous appelons avec prétention des "démocraties".

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L
<br /> Je retransmets ici la question que j'avais tenté de mettre à part dan un nouveau débat : quelle légitimité pour les contre-manisfestations?<br /> <br /> <br /> Ce qu'Igor voulait dire par là, c'est que celle-ci seraient davantage organisées à l'improvistes, et parfois dans le but d'un affrontement direct avec les manifestants du camp opposé.<br /> <br /> <br /> Parfois, oui. Mais je pense qu'un parfois ne justifie pas des mesures de "précaution" liberticides, alors même qu'il n'y a aucune volonté de violence ou de tout autre "trouble de l'ordre public".<br />
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L
<br /> Je tiens à signaler aux personnes qui auraient tendance à penser que ce type d'action policière est inévitable même dans un "Etat de droit", qu'il existe des associations qui défendent<br /> spécifiquement cette violation du droit. Parmi elles, "Témoins contre les violences policières", basée à Lton (http://temoinslyon.free.fr/dotclear/index.php?Presentation), ou encore "Que fait la<br /> police?" et "résistons ensemble" au niveau national (http://quefaitlapolice.samizdat.net/ et http://resistons.lautre.net/).<br /> <br /> <br /> La loi, dans un Etat de droit, permet donc - et heureusement - de combattre les dérives de ce même Etat de droit, qu'il serait dangereux de considérer comme de simples incidents on ne peut plus<br /> normaux.<br />
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